
Tu t’es déjà senti désemparé en réalisant que ton intrigue était floue ou incohérente ? Et bien laisse-moi le plaisir de te présenter ma méthode de la brique : une façon simple et originale de donner une structure claire à ton récit.
Imagine une brique.

Je grave dessus dessus « comme ça, par exemple ! », puis je la lance en l’air.
Et là, on attend.
Aucun.

Il te faut juste une idée d’histoire, et avec cette méthode tu auras une idée bien plus précise de différents évènements qui vont se dérouler dans ton roman. En plus de cela, ces évènements seront liés et cohérents entre eux. Et enfin, cette technique te rendra beau, riche et célèbre.
Si tu as du mal à dépasser le stade de la simple idée, ou que tu n’es pas satisfait par l’enchaînement d’actions de tes histoires, tu es au bon endroit !
Cette méthode pour structurer ton histoire est non seulement puissante, mais elle rend la conception de l’intrigue simple et agréable. Alors, qu’est-ce qu’on attend ? 😉

Ces deux anglicismes n’ont pas de bonnes traductions vis-à-vis de l’écriture. On pourrait dire préparation et dénouement, mais ça retransmet assez mal leur sens. Voici un extrait de mon glossaire de l’écriture :
Tu l’auras compris : les deux vont de pair. L’un prépare, l’autre récompense. C’est un peu comme se préparer un bon plat, puis de le déguster 😊
Bon, rentrons dans le vif du sujet. Quelle est cette méthode miracle que je te promets depuis tout à l’heure ?
On peut voir une histoire comme une suite de setups et de payoffs. Chaque évènement mène à un autre, ou est le fruit d’actions précédentes.
Et bien, pour structurer notre histoire, on va retourner tout ça. On va partir de la fin, des payoffs, pour chercher quels setups auraient pu mener, de façon logique et cohérente, à cette conclusion.
Et en remontant ainsi en arrière, on créer de façon simple une intrigue cohérente !
Quand un évènement ne sort pas de nulle part, mais que le lecteur voit qu’il a été préparé depuis longtemps sans qu’il ne s’en rende compte, ça fait son petit effet !

D’où son nom : « La méthode de la brique » !
La version extrême de cette idée est le Fusil de Tchekhov. Selon cet auteur russe, un détail doit TOUJOURS être soit un setup, soit un payoff. Rien ne doit être laissé au hasard. C’est un peu extrême pour un roman ; en revanche, dans une nouvelle, c’est une bonne idée.
Au début de l’histoire, on aura donc de nombreux setups, et à la fin de nombreux payoffs.
Une image vaut mille mots, n’est-ce pas ? Et bien, pour te faire une image mentale de cette méthode, rien de mieux qu’un deux petits exemples. Voyons ensemble comment structurer une histoire :
Si tu as bien défini ton idée, tu devrais connaître le point culminant de ton intrigue.
Pour cet exemple, je vais partir de mon propre roman, L’Appel d’Acthar – Alraml-Alhayi. L’objectif de l’héroïne, à la fin du roman, est d’arrêter un cruel et influent marchand. Comment y parviendra-t-elle ? Voici tous les setups qui vont lui permettre d’accomplir son objectif :

Pour les payoffs majeurs, pense à avoir de nombreux setups !
Ok, c’est très bien, mais une fois qu’on a trouvé suffisamment de setups pour son final épique, que faire ? 🤔

Et bien… On applique la même méthode aux setups que l’on vient de trouver. Par exemple, j’ai dis plut tôt que mon héroïne trouve la planque secrète du marchand ; mais comment y arrive-t-elle ?
Imagions à présent un roman policier. L’enquêteur va réussir à retrouver le criminel à la fin. Mais comment ?

Et ainsi de suite. On peut remonter autant qu’on veut.
Ici, chaque évènement est à la fois un setup − car il prépare la suite, et un payoff − car il s’appuie sur un évènement passé.
N’oublie pas cette règle simple : plus le setup et payoff sont éloignées dans l’histoire, plus ce sera satisfaisant pour le lecteur. Car davantage inattendu − et ça montrera que tu as réfléchis aux problèmes bien en amont !
Cette technique sert à structurer ton histoire, à lui donner un contour. À définir l’enchaînement des évènements d’une histoire. C’est l’une des premières étapes de son histoire ; à faire après avoir trouvé une bonne idée (ce qui implique également un bon personnage).
Je tiens à remercier Chris Fox de m’avoir fait découvrir ce principe, dans son excellent Plot Gardening (en anglais). Et merci à LinksTheSun pour l’idée de la brique. Brillant !
Dès que j’ai entendu parler de cette technique, j’en suis tombé amoureux de suite ! Elle me correspond tout à fait 😁
J’ai eu de nombreux retours me disant que mon roman se lisait facilement ; et je pense que c’est dû à la façon donc les évènements se suivent et se lient entre eux, grâce à la méthode de la brique.

À présent, à toi de jouer ! Trouve au moins 3 setups pour le point culminant de ton histoire, et partage-les en commentaire !
Même si tu n’aimes pas cette technique, essaye quand même. Il faut être ouvert à d’autres façons de travailler pour arriver à écrire sereinement !
J’insiste. Fais-le tout de suite. Tu pourras revenir plus tard dessus, ou l’améliorer. Mais prends maintenant les dix minutes qu’il te faut pour poser les bases de ton roman.
Écrire une histoire est long et compliqué. Alors, autant s’y mettre de suite.
Hélène says:
Ha cet article tombe à point car je suis en train de restructurer mon roman!
(Avant de poser les briques il faut bien avoir déterminé son point culminant, n’est-ce pas? )
Pour moi les set-up seraient :
-mon perso principal malade : il étouffe dans cet ville industrielle
-La fille qu’il aime est sous le joug de son paternel : il veut la sortir de son emprise
– il a une facilité à communiquer avec tous les animaux qui l’entourent
Hmmm du coup je ne suis pas sure que ça soit ça les briques, qu’en dis tu ?
Lorenzo VILLARD says:
Salut Hélène !
Oui, il vaut mieux connaître son point culminant avant de faire la méthode, car c’est de ça que l’on part.
Si j’ai bien compris ton commentaire, l’un de tes payoffs sera que ton personnage tombe malade, et le setup est qu’il vit dans une ville qui l’étouffe (et le lecteur devra en être informé avant qu’il ne tombe malade, pour que sa maladie paraisse crédible).
« il a une facilité à communiquer avec tous les animaux qui l’entourent » est un bon setup si, plus tard, il en aura besoin pour dépasser un problème.
C’est vrai que je ne l’ai pas bien précisé, mais l’idée est que le lecteur sente que les solutions que le héros utilise ne sortent pas de nulle part. D’où le fait de partir de la résolution des problèmes en premier, pour ensuite glisser des indices ou des explications auparavant dans l’histoire.
Muracciole says:
Merci pour cet article complet qui présente une méthode dont je compte m’inspirer
Sophie says:
Bonjour Lorenzo, merci pour cette technique que je ne connaissais pas. Je vais l’essayer.
Adrien says:
Salut!
Venant du monde des mangas, la technique de la brique peut être utile pour créer des éléments minimes que l’on nomme foreshadowing non? On peut dire que le manga Shingeki no Kyojin se base lui-même sur cette technique d’écriture puisque l’auteur avait prévu la fin dès le début non? Et pourquoi appeler ça brique plutôt que « fleuve » par exemple (du fait que l’eau arrive en bas car elle part d’en haut)
Lorenzo VILLARD says:
Oh, c’est vrai que la technique du fleuve, c’est bien vu !
Et oui, la méthode peut être utilisé pour du foreshadowing, même si son intérêt principal est de présenter au lecteur des élément qu’il voit directement.
Sans être du foreshadowing, on peut également mettre un subtile setup, dont le lecteur ne réalisera l’importance que lorsqu’il sera utilisé dans un payoff.