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Il existe trois points de vues narratifs : omniscient, interne et externe. Mais concrètement, comment est-ce qu’ils impactent l’écriture d’une histoire ? Voyons ça ensemble ! 😁
Imagine-toi en train de filmer un événement avec ton smartphone. Selon où tu te places et comment tu tiens ta caméra, tu captures une version différente de la même réalité.
Si tu filmes en mode selfie, tu es dans l’action et tu montres ton expérience personnelle. Si tu confies ton téléphone à quelqu’un qui te filme avec tes amis, cette personne capture une vue extérieure, mais limitée à ce qu’elle voit. Et si tu pouvais installer plusieurs caméras partout et les contrôler simultanément, tu obtiendrais une vision globale de tout ce qui se passe.
Le point de vue narratif, c’est simplement la caméra que l’auteur choisit pour te raconter son histoire. Et ce choix change complètement ce que tu vois et ressens en tant que lecteur.
Dit autrement, le point de vue narratif est la perspective technique adoptée par l’auteur pour déterminer qui raconte l’histoire et les informations auxquelles le narrateur a accès. C’est à la fois un choix stratégique qui définit les limites de ce que tu peux raconter.
Un point de vue narratif mal maîtrisé peut complètement faire sortir les lecteurs d’une scène − et briser l’immersion du lecteur est bien la dernière chose que l’on recherche quand on écrit un roman.
Bien maîtriser les différents points de vues narratifs est simple, et permet de savoir sans peine quelles informations on a le droit de donner, et lesquelles sont pertinentes à partager parmi celles-là.
Il existe trois types de narrations : interne, externe et omnisciente.
Le point de vue interne est le meilleur d’après moi. C’est également le plus répandu de très loin − et à raison ! Il est facile à mettre en place, et joue sur l’une des plus grandes forces du roman : l’accès privilégié aux pensées des personnages.
Il place les lecteurs au plus près des personnages principaux, car on est « dans leur tête ». On sait ce qu’ils ressentent, on voit le monde à travers leurs yeux. Tu peux même utiliser le discours indirect libre pour plus de proximité.
On peut bien sûr passer du point de vue d’un personnage à un autre en narration interne ; mais on devra se concentrer sur une personne à la fois, et le changement de point de vue doit être clair.
Le permet, en focalisation interne, de fondre la voix du narrateur et les pensées du personnage sans guillemets ni verbes introducteurs.
Le point de vue omniscient est beaucoup plus difficile à utiliser, mais peut tout de même se révéler intéressant.
Le narrateur sait tout, mais n’a pas besoin de tout révéler. L’utilisation la plus simple de ce point de narration est une forme de narration interne étendue : le narrateur se limite la plupart du temps aux pensées et ressentis d’un personnage en particulier, mais peut s’en extirper lorsque c’est pertinent. Par exemple, en donnant l’aperçu d’un futur à venir.
Plus tard, quand tout partirait à la dérive et que le monde se fendrait en deux, Robin se rappellerait ce jour-là, cette heure-là, cette tablée-là, et se demanderait pourquoi ils avaient été si rapides, si pressés de se faire une confiance absolue.
Il faut en revanche éviter de sauter trop vite d’un point de vue interne à l’autre. C’est à dire, de passer des pensées et ressentis d’un personnage à l’autre. Ça donne souvent un texte très confus et amateur.
Arthur sourit, mais au fond de lui il bouillonnait de rage. Jeanne, elle, était soulagée que son collègue n’ait pas découvert son secret. Quant à Pierrot, il n’écoutait plus leur discussion depuis longtemps, perdu dans la lecture de son roman.
Exemple préparé pour l’occasion 🧑🍳
Je ne vois pas vraiment l’intérêt du point de vue externe. À moins que tu souhaites écrire un roman très niche, qui joue sur la froideur et le détachement induis par ce type de narration, ça n’a aucun intérêt. On se prive de l’accès aux pensées et émotions des personnages sans rien y gagner.
Ce n’est même pas le seul point de vue à pouvoir faire des descriptions objectives. Bien sûr, un narrateur omniscient peut le faire. Mais même en narration interne, où on est censé écrire les descriptions sous le prisme du personnage que l’on suit, on peut se permettre de décrire certaines choses de façon objective dans un objectif de clarté.
À éviter donc, sauf si tu veux faire quelque chose de très niche (et un peu bizarre). Il vaut mieux des narrations subjectives − c’est plus humain ! 😁 Tu veux écrire un roman, pas un documentaire.
Chaque point de vue narratif ne s’adapte pas forcément à un récit à la première ou troisième personne. Voici un tableau récapitulatif :
| Point de vue | 1ere personne (« je ») | 3e personne (« il/elle ») |
|---|---|---|
| Omniscient | ❌ Interdit | 🟢 Autorisé |
| Interne | 🟢 Autorisé | 🟢 Autorisé |
| Externe | ❌ Interdit | 🟢 Autorisé |
NB : On peut techniquement utiliser la 1re personne dans une narration omnisciente. Mais, dans ce cas, on fait rentrer le narrateur dans l’histoire ; comme une sorte de divinité qui nous raconte l’histoire.
Voici un récapitulatif visuel des informations que tu peux montrer en fonction de chaque point de vue.
| Point de vue | Ce qu’on peut montrer | Ce qui est interdit | Ce qui est conseillé |
|---|---|---|---|
| Omniscient | • Tout • Pensées et sentiments de tous les personnages • Événements simultanés en différents lieux • Passé, présent et futur de l’histoire • Motivations cachées de tous les personnages • Informations que les personnages ignorent | • Rien | • Doser les révélations pour maintenir le suspense • Établir une voix narrative cohérente • Équilibrer les points de vue des différents personnages |
| Interne | • Pensées et sentiments du personnage que l’on suit • Ce que le personnage perçoit (voit, entend, ressent) • Souvenirs et projections du personnage • Interprétations subjectives du personnage | • Pensées des autres personnages • Événements hors de la perception du personnage • Informations que le personnage ne peut connaître | • Vérifier qu’on ne donne pas d’informations interdites • Utiliser le vocabulaire et style propre au personnage • Exploiter les limitations de perception pour créer du suspense |
| Externe | • Actions et comportements observables • Dialogues et échanges verbaux • Descriptions physiques objectives • Réactions corporelles visibles • Expressions faciales et langage corporel | • Pensées et sentiments directs • Motivations internes non exprimées • Jugements de valeur non attribuables • Informations non perceptibles par observation | • Ne pas utiliser ce point de vue • Se concentrer sur les détails sensoriels • Utiliser l’environnement pour créer l’atmosphère • Laisser les actions et dialogues révéler les émotions |
Il existe trois points de vues narratifs, mais seulement deux sont réellement utiles : la narration interne et omnisciente.
La première est la plus simple et répandue, et c’est celle que je te conseille. On se limite aux informations connues par le personnage sur lequel on est focalisé, ainsi que ses pensées et émotions.
La seconde est plus complexe à mettre en place, mais peut donner des choses très intéressantes.
Je te laisse avec un petit quiz pour tester tes connaissances. Si tu as des questions, n’hésite pas à les poser en commentaire. Et à très bientôt sur un prochain article ! 😁
Albert says:
Articles très intéressants et utiles. Merci|
Lorenzo VILLARD says:
Ravi qu’il t’ait plu !