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Première loi : établir la motivation du personnage et s’assurer qu’il n’aille pas contre.
Deuxième loi : lier les défauts, limites et handicaps aux motivations du personnage et à l’intrigue.
Les lois des personnages de Brandon Sanderson
Tu es pressé ? Va directement à l’infographie récapitulative.
Une Masterclass sur les personnages
Salut ! Je te retrouve aujourd’hui pour un article qui m’aura pris beaucoup de temps : le résumé de la masterclass de Brandon Sanderson (ou Brando Sando, son surnom officiel) sur les personnages.
Brando qui ?

Pour ceux qui ne le connaîtraient pas, Brandon Sanderson est l’un des auteurs de Fantasy contemporains les plus populaires. Il est actuellement en train d’écrire un énorme projet : les archives de Roshar.
Un article en deux parties
Cet article est déjà long, mais ce n’est que la première partie de son cours ! La 2ème partie se trouve ici.
Je te laisse avec l’article, qui est un condensé de ce qui s’est dit en une 1 h 10 dans cette fabuleuse vidéo. Si tu veux aller plus loin et que tu comprends l’anglais, je te conseille vivement de regarder directement l’original ! Bref, bonne lecture ! 😁
L’original (en anglais)
L’infographie récapitulative
Télécharger l’infographie (clic droit + enregistrer sous)

Faire aimer ses personnages
Pourquoi ?

Si ton lecteur n’aime pas tes personnages, tout le reste perd son intérêt. Le monde, la magie, les combats… Tout cela n’importe qu’à la condition que l’on se soit attaché aux personnages.
Les lieux par exemple ne sont intéressants que pour les problèmes qu’ils peuvent causer aux personnages ou les aventures qu’ils peuvent leur faire vivre.
Les trois piliers
Voici comment Brandon Sanderson fait pour faire aimer ses personnages :
L’empathie
Établis l’empathie dès le début de l’histoire. Pour cela, tu peux :
- Montrer des gens qui l’aiment : un personnage aimé va instinctivement plaire au lecteur.
- Faire en sorte que le lecteur s’identifie : si tu parviens à faire que le lecteur se retrouve en ton personnage, tu établis à coup sûr l’empathie ! Montre-le être humain, vivre des choses que ton lecteur à déjà ressenti.
- Montrer qu’il est gentil : l’idée de SaveTheCat. Si ton lecteur sauve un chat dès le début, le lecteur va l’aimer. S’il frappe un chien, on ne va pas l’aimer. Simple, mais efficace.
L’intérêt
Ce que veut le personnage doit aussi intéresser le lecteur.
- Montre ce que veut le personnage, ses motivations et ambitions
- Et pourquoi il ne peut pas l’avoir : un défaut, un handicap… Là, ça devient intéressant pour la lecture. Il y a une tension.
- Enfin, établis un lien avec l’intrigue. Une raison pour laquelle le personnage est connecté à l’histoire. Par exemple, dans Star Wars, Luke Skywalker se moque de l’intrigue jusqu’à ce que l’empire tue ses parents. Et du coup, ça devient personnel.
L’évolution
Fais comprendre au lecteur que ton personnage va ou doit évoluer.
- Montre un défaut de ton personnage ; Brando Sando explique plus bas comment bien faire cela.
- Engage-le dans un voyage ; on comprend que ça ne le laissera pas inchangé
- Ajoute une touche de mystère ou une interrogation. Va-t-il réussir à devenir celui qu’il se sent être ? Qu’est-ce qui va changer en lui ?

Appliquer ces idées
Tu as plusieurs façons de faire aimer un personnage avec ces trois points. Tu peux soit tous les appliquer à ton personnage, ou alors te concentrer sur une seule idée, mais l’exécuter à la perfection.
L’astuce bonus de Brando Sando − le casting de personnages
Pour que ses personnages s’intègrent bien à l’intrigue, il leur fait passer un casting. Il écrit d’abord le monde et l’intrigue ; une fois cela fait, il créera des personnages.
Pour chacun d’entre eux, il regarde s’il peut avoir sa place dans l’histoire. Si c’est le cas, tant mieux ! Autrement, il recrée un personnage, jusqu’à ce qu’il soit satisfait !
Les curseurs
Tu peux caractériser tes personnages en fonction de trois curseurs, liés à chacune de ces idées. Chaque personnage se trouve plus ou moins haut sur chacune de ses échelles − et sa position peut évoluer au cours du roman.
- Sympathique : bien sûr lié à l’empathie que le lecteur éprouve envers ton personnage
- Proactif : lié à la motivation du personnage et à ce qu’il fait par rapport à ça. Plus un personnage est motivé, plus il a de chances d’être proactif.
- Compétent : où en est-il dans sa progression ? S’il veut (ou doit) devenir meilleur, il doit commencer avec un faible niveau de compétence.

Définir tes personnages avec ces échelles
Chaque personnage se situe quelque part sur ces curseurs. En définissant clairement sa place sur chacun d’entre eux, ça te donne une idée du type de personnage à qui tu as affaire.
Les positions des curseurs d’un personnage peuvent évoluer au cours de l’intrigue, avec la progression du héros. Ce n’est pas obligatoire, mais beaucoup de lecteurs trouvent des histoires avec personnages qui évoluent plus intéressantes.
De plus, ces curseurs ne sont pas indépendants les uns des autres. Ils se mêlent entre eux : quelqu’un de compétent sera davantage proactif qu’une personne sans compétences.

Exemples d’archétypes
- Un protagoniste que l’on retrouve souvent est celui qui est très sympathique, mais peu compétent et proactif ; et qui va gagner ces deux choses au cours de l’aventure.
- Un personnage de moins en moins sympathique aux yeux du lecteur peut aussi être très intéressant.
- Le jeune héros qui doit être qu’on doit remuer pour le pousser à adhérer à l’aventure (peu de proactivité), mais qui est sympathique au lecteur.
- Le mentor très compétent, mais en général moins sympathique que le héros et dans lequel le lecteur se reconnaît moins.
- Le héros iconique : ne change pas, ou très peu. Sa position sur ces curseurs reste identique : pense à James Bond, ou Sherlock Holmes… En général, ce personnage aura un ou plusieurs curseurs au maximum − si bien qu’il ne peut plus évoluer en mieux !
Tu vois l’idée ; il n’y a pas que la position qui importe, mais l’évolution de ces curseurs au fil de l’histoire. Tu dois réfléchir à tes personnages, à l’histoire que tu veux raconter et au rôle des personnages dans cette histoire.

Des exemples concrets
Au début de Star Wars (épisode IV), le personnage de Luc s’appuie sur l’empathie, Leila sur sa motivation (elle veut sauver la galaxie), et Han sur la compétence (même si on voit ensuite qu’il l’exagère).
Dans une autre veine, Brando Sando pense Spider-Man est si populaire parmi tous les super héros parce qu’on l’établi d’abord en jouant sur l’empathie, et ensuite on lui donne la compétence et proactivité. On voit en quelque sort Frodon devenir Aragorn, et c’est une histoire très puissante.
Choisir son histoire
Les histoires marchent grâce à un sens de progression. Il faut donc choisir : à quel point le changement des personnages doit-il être important dans l’intérêt qu’aura mon histoire ?
Alternativement, on peut y aller juste avec de super personnages iconiques et qui vont accomplir des choses hors norme !

Conseil supplémentaire sur l’histoire et les personnages
Souvent, au début, on va montrer une différence entre ce que le personnage veut et ce dont il a besoin.
Par exemple, Spider-Man veut être célèbre et cool ; il a besoin en réalité de réaliser que de grands pouvoirs impliquent de grandes responsabilités et qu’il doit changer ses motivations
Les lois de Brandon Sanderson
Brandon Sanderson a encore récidivé et rajouté toujours plus de lois. Cette fois-ci, il nous donne deux lois pour ne pas rater son personnage.
1re loi : établir la motivation
Il est essentiel d’établir clairement la motivation du personnage, et s’assurer qu’il n’aille pas contre. Le lecteur ne pardonnera pas les incohérences.
Attention, danger !
Attention : il est dangereux de n’avoir qu’une seule motivation pour un personnage. Si le personnage est toujours dans le même état émotionnel et qu’il ne fait aucun progrès vers son unique objectif, il va vite devenir lassant, voire énervant.

Dans la série Lost, le personnage de Michael a un fils et essaye d’être un meilleur père. Sur le papier, on a tout pour un personnage qu’on aime. Pourtant, tous les spectateurs le détestent. Pourquoi ? Il n’a qu’une motivation. Son fils se fait enlever par une organisation mystérieuse ; ensuite, à chaque fois que les personnages discutent, Michael est en mode « MON FILS, OÙ EST MON FILS ? ». En fait, il ne fait plus que ça de toute la saison. C’est toujours la même chose alors les gens ont fini par le détester.
Inversement, un autre personnage était beaucoup plus sympathique aux yeux des spectateurs était Charlie. Il n’aurait pas dû l’être : c’était un toxicomane, toujours à la recherche de plus de drogues. Mais sa proactivité et son évolution dans la saison lui ont fait gagner le cœur des spectateurs.
Exercice
Étudie les situations où tu sens que tu devrais aimer un personnage, mais que tu n’y arrives pas ; ou alors quand tu es davantage intéressé par un antagoniste et que le protagoniste t’ennuie. Demande-toi pourquoi. Et demande-toi en quoi c’est lié au trois piliers : l’empathie, l’intérêt et l’évolution.

2e loi : défauts, limites et handicaps
Petites définitions
- Défaut : problème que le personnage aurait déjà dû régler, et qu’il va soit devoir arranger, soit qui va causer sa chute.
- Handicap : quelque chose qui n’est pas de la faute du personnage, mais qui devra être dépassé.
- Limitation : quelque chose qui ne doit pas être changé ou dépassé. Le personnage pourrait peut-être changer ça, mais en tant qu’auteur, tu n’as pas envie.
- Excentricité : trait du personnage peu commun.
Utiliser tout ça
Tu dois utilise ses défauts, handicaps, limitations et excentricités de façon à les faire aller de pair avec l’un des trois piliers pour faire aimer un personnage. Tu dois créer un lien fort entre les limites du personnage sa motivation et l’intrigue.
Demande-toi comment les défauts, limites et handicaps créent de la motivation pour le personnage et comment ça aide à façonner l’intrigue. La plupart des histoires vont frapper les personnages là où ils ont des défauts, limites et handicaps ; et les conflits vont naître de cela.
Exemple avec une excentricité
Pense à un personnage qui collectionne les timbres dans une histoire action et aventure. À priori, pas de rapport avec l’histoire. Mais si tu le vois faire de gros efforts pour obtenir un timbre, et que tu montres qu’il fait ça parce qu’il ne peut pas voyager (maladie, handicap, manque d’argent), mais qu’il adorerait, tu établis déjà beaucoup d’empathie et une partie de la motivation.

Ensuite, s’il est invité en Argentine malgré son handicap, et qu’il lui manque justement le timbre de l’Argentine, alors là OK : ce sera crédible qu’il parte dans une folle aventure. Quand une excentricité créer un lien fort entre limites du personnage, motivation et histoire, ça le rend beaucoup plus intéressante.
Voilà ; il te suffit de faire la même chose pour les défauts, limitations et handicaps !
Les questions des étudiants
Le cours s’est terminé sur une série de questions d’étudiants ; je vous en ai aussi fait la compilation − même si je reformule moins. Pas besoin de me dire merci 😉
Comment gérer tout ça avec plusieurs personnages ?
Les trois piliers pour faire aimer ses personnages, les deux lois… Comment applique-t-on cela avec plusieurs personnages ? Brando Sando donne plusieurs pistes de réponse.
- Ça dépend du temps qu’on accorde à chaque personnage ; plus on a de temps, plus on peut être subtil et détaillé.
- Brandon Sanderson regarde les points de friction entre les éléments du cadre, ou entre le cadre et l’intrigue ; et il met un personnage là.
- Chaque personnage principal a plusieurs motivations et se trouve quelque part sur les trois échelles.
- Se demander ce que ces personnages essayaient d’accomplir avant que l’intrigue ne bouleverse leur quotidien, ce qu’ils vont faire une fois que l’intrigue est là. Il faut aussi s’assurer que les personnages ont une connexion avec l’intrigue.
- C’est beaucoup plus simple avec différents points de vues internes − ne pas rester sur la perspective interne d’un seul personnage.
Aparté : détailler un personnage et éviter les clichés
- L’une des meilleures façons d’écrire un personnage qui ait l’air réel est de ne pas l’écrire comme un rôle. Ne pas se dire : ça, c’est le héros, donc il doit avoir ça. Elle c’est l’intérêt romantique, elle devrait être comme ça…
- À la place, penser chaque personne comme le protagoniste de sa propre histoire. Chaque personnage se voit comme le personnage principal : ils ont des passions, rêves, espoirs… Toutes ces choses qui auraient quand même existé, même si l’histoire ne leur était pas tombée dessus !
- Cela étant dit, moins tu accordes de temps à un personnage, plus c’est dur d’en faire autre chose qu’un rôle.
- Pour un personnage auquel tu as peu de temps à accorder et que tu ne peux pas développer : donne-lui une caractéristique qui ne semble pas aller avec le cliché de leur rôle ; et écrire le personnage plutôt comme une personnalité plutôt que comme un rôle.

Pourquoi choisir une motivation et pas un but ?
- Si le but est accompli, l’histoire est terminée ; alors que les motivations continuent.
- Avec une motivation, il est plus simple pour l’auteur de comprendre son personnage ; le but lui donne moins d’information.
- Les buts peuvent changer vite, mais motivation deviennent le cœur de ce que le personnage est.
- C’est donc mieux en général de se demander quelles sont les motivations du personnage ; pourquoi a-t-il ce ou ces buts ?
Si les personnage ne veulent pas faire ce qu’on veut qu’ils fassent, comment gérer ça ?
- En général, Brandon Sanderson n’envisage pas ses personnages ainsi ; mais il comprend ce que l’élève veut dire. Un personnage qui se développe, au fil des pages, comme quelqu’un qui n’a pas envie de faire ce qu’on avait prévu pour lui. Ou alors, quand un personnage part sur une direction très intéressante, mais qui m’éloigne du reste l’histoire.
- Dans ce cas, il faut prendre du recul, et regarder si l’histoire doit changer pour le personnage. Est-ce que l’histoire est meilleure si le personnage continue sur ce chemin ?
- Soit on réécrit l’histoire, soit on supprime le personnage et on repart de 0. Et Brando Sando fait le premier choix plus souvent, parce qu’il est bon en intrigue et décor, donc qu’il peut les reconstruire de façon à adhérer à un personnage dans lequel il est vraiment intéressé.

Comment faire une sorte que l’histoire amène les personnages à devenir ce qu’ils doivent être ?
- Frapper les personnages là où ça fait mal.
- Par exemple, pour qu’un personnage arrête d’être égoïste, il faut montrer son égoïsme en train de lui causer beaucoup de tort (à lui ou à ses proches).
- S’il doit prendre une décision, montre-le en train d’échouer à la prendre et assumer les conséquences.
Comment créer des personnages intéressants dont on ne voit jamais le point de vue interne si les personnages principaux ne savent pas, ne comprennent OU se méprennent sur leurs motivations ?
Réponse d’un auteur de Fantasy : ajoute un point de vue ! Mais ça ne correspond pas à tous les genres, bien sûr !

Brandon Sanderson conseille de Hang a lantern on it. C’est un terme anglais qui signifie : mettre en lumière la chose qui cloche, au lieu de la cacher. Mettre en lumière la chose qui à l’air bancale, pour indiquer au lecteur : ce n’est pas un défaut. C’est voulu, et je reviendrais dessus. Pas de soucis. Et le lecteur pourra simplement se dire : « Très bien, c’est important, je l’ai vu, je suis intelligent, on y reviendra plus tard. Parfait. »
Exemple de dialogue
- Personnage A (dont on n’a pas le point de vue) : « Tu ne les comprends pas, n’est-ce pas ? »
- Perso principal : « si, j’ai compris. C’est ça et ça et ça ».
- Personnage A : « oh, tu seras TELLEMENT embarrassé d’avoir dit ça un jour »
Cas particulier
Ça devient difficile avec un narrateur peu digne de confiance. Le personnage se méprend sur une situation (par exemple Mat_Cauthon de Wheel of Time, de façon humoristique) et le lecteur est censé comprendre mieux la situation. Cela créera un comique dramatique ; et même si c’est très difficile à faire marcher, le résultat en vaut le coup !
Pourquoi ça peut être mauvais : l’histoire du gorille dans une cabine téléphonique
Imagine que tu regardes un film, où un gars s’engueule avec sa copine à propos de thunes. Il passe à côté d’une cabine téléphonique et voit un gorille à l’intérieur. Et il continue de discuter avec sa copine comme si de rien n’était.
Ça attire l’attention du lecteur à tel point que leur esprit n’arrête pas de revenir à ce fait, l’empêchant de se concentrer sur la suite de l’histoire. « Attend QUOI ? Il y avait un gorille dans la cabine téléphonique ??! ».

Une fois qu’on a vu le gorille, c’est tellement irréconciliable avec l’histoire que tu pensais suivre que tu es largué. Ça arrive si le lecteur pense que l’auteur a fait une grosse erreur ou a oublié quelque chose d’important. Ça peut aussi arriver quand tu tease trop quelque chose, sans donner assez d’infos dessus.
Quelle partie du travail des personnages Brando Sando fait-il en relecture ?
- La moitié du temps, il jette les 1 à 3 premiers chapitres d’un livre
- Ça lui permet d’ajuster les 3 curseurs comme il le faut. Il n’a l’arc définitif du personnage que vers la moitié du livre ; dont il doit revenir en arrière pour que ce soit cohérent.
- Il est tout à fait OK de réécrire son début si sa fin marche bien.
Avoir des voix de personnage bien distinctes
- C’est lié à la capacité de créer des univers à travers les yeux des personnages
- Laisse l’expérience du personnage, sa personnalité et ses motivations influence ses descriptions et ses dialogues − attention à pas trop en faire !
- Exemple de Wheel Of Time : l’une des cheffes des Aes Sedai, des magiciennes puissantes ; elle occupe donc l’un des postes les plus importants du monde. Mais elle vient d’une famille de pêcheurs. Donc elle fait tout le temps des métaphores avec des poissons !

Différents milieux sociaux
Il y aura des différences de voix entre un personnage avec un doctorat et un bandit des rues. De façon évidente, l’un parlera plus soutenu et l’autre plus familièrement. Mais, bien que ce soit pertinent, il ne faut pas s’arrêter là. Qui ils sont doit davantage impacter leurs discours. Par exemple, s’ils se disputent :
- Le docteur aura une argumentation rhétorique bien construite : « tu as tort parce que ça, ça et ça. Tu vois à quel point ma logique est incontestable » ?
- Le bandit répondra : « tu as tort, parce que j’ai buté 3 gars comme toi. Ils sont morts, je suis vivant, donc j’ai raison ».
Un exercice pour TOI
Essaye d’écrire des dialogues qui marchent sans descriptions et sans indiquer qui parle. Une scène avec 3 ou 4 personnes.
Si on comprend bien la scène, alors tu peux être sûr tes personnages ont une voix unique ! Quand un personnage fait une métaphore sur le travail de l’acier, et l’autre sur des livres qui brûlent, tu y es !

Le conseil bonus de Brando Sando
Ne laisse pas les descriptions faire tout le travail. Regarde la différence entre :
- « je ne suis pas d’accord avec toi, dit-il avec un ton colérique »
- « comment oses-tu ! dit-il ».
On dit la même chose, mais la deuxième façon est plus immersive. Plus crédible. Et si tu écris les dialogues à l’instinct, tu auras souvent le 1er type. Si tu peux couper ce « colérique » pour le remplacer par une phrase qui signifie la même chose, c’est parfait !
Brandon Sanderson va même jusqu’à dire que c’est la compétence à travailler en priorité pour un auteur : arriver à définir les personnages à travers des dialogues percutants et des indices contextuels que tout le monde comprend, c’est faire mieux que 99 % des gens qui proposent des livres à des éditeurs ou qui autopublient. Et tu vas vendre beaucoup de livres !

Créer de bonnes motivations de méchant ?
Ça dépend du type de méchant que tu veux. Un méchant bas en sympathie, mais HAUT dans les 2 autres curseurs sera différent d’un méchant que tu caractérises juste un peu.
Un méchant iconique comme Sauron est très différent d’un autre qui change et lutte comme Golum. Ce dernier change en sympathie et proactivité au cours de l’histoire. Pas Sauron.
Mais si tu veux des motivations d’antagoniste qui font sens, tu devras travailler davantage que pour un méchant comme Sauron. Par exemple Golum : il a une motivation claire : avoir l’anneau. Il a été corrompu par lui, et il ne sait pas vraiment pourquoi il le veut, mais IL LE VEUT. Alors il fait des allers-retours, avance dans la bonne direction, puis régresse… C’est ça qui le rend intéressant.
Brandon Sanderson trouve intéressant de séparer antagoniste et méchant.
- Un antagoniste est un personnage travaille contre le personnage principal.
- Un méchant est un personnage qui fait explicitement de mauvaises choses.
Et pour avoir un méchant avec qui on empathies : donne-lui une motivation crédible et cohérente, tout comme celle du héros ! Et fais en sorte que ce soit contradictoire, d’une façon ou d’une autre, avec ce que veut le héros.

Comment avoir un antagoniste qu’il n’est pas intrinsèquement maléfique, qui est très compétent et proactif, MAIS dont tu n’as pas envie qu’il soit aimé par les lecteurs ?
Tu peux le montrer en train de n’être ni méchant ni bon ; ET le mettre en travers de la route du héros.
Par exemple, Javert poursuit Jean Valjean parce que c’est son métier. Il n’est pas volontairement méchant, mais ne montre aucune pitié non plus. Donc on ne l’aime pas, jusqu’à ce qu’on l’humanise un peu.
(OUI, c’est l’exemple que prend Brando Sando. J’étais étonné de retrouver mes cours de français 😅)
Écrire un personnage qui ne comprend pas ses propres motivations OU qui se ment à lui-même
Première façon de faire : montre le personnage principal en train d’être proactif dans quelque chose qui n’a rien à voir avec l’intrigue globale. Tu va montrer ce dont il a vraiment besoin, tout en faisant dire/penser à ton personnage : non, je n’ai PAS besoin de ça !
Autre façon de faire : avoir un autre personnage, auquel le lecteur fait confiance, qui dit au 1er personnage la vérité. Fais en sorte que le lecteur empathies avec cela et que l’on comprenne que le personnage va apprendre et changer.

Fin des questions et du cours !
Et oui, c’est déjà fini ! Enfin, tu as eu une sacrée lecture, tout de même ! Si tu veux être tenu au courant quand je publierais le résumé de la deuxième partie de son cours, inscris-toi à ma newsletter ci-dessous !
Si tu veux revoir l’infographie récapitulative, clique ici pour revenir au début de l’article. Autrement, je te laisse avec toute la quantité de choses que tu as à appliquer en suivant les conseils de Brandon Sanderson !
2 réflexions sur “Comment écrire des personnages exceptionnels ? Masterclass de Brandon Sanderson − 1/2”
Merci pour cet article Lorenzo ! J’ai trouvé la réponse à une question que je me posais concernant les dialogues : moins il y a de description + c’est percutant ! Super 🙂
Ouais, les conseils de Brandon Sanderson c’est du lourd ! 😁